Les feux de la Saint-Jean à Saint-Philibert, Albon

Dans le cadre champêtre de l’arrière-pays d’Albon, berceau du Dauphiné, en surplomb de Creure, Boresse et Beausemblant, un petit hameau perchée au-dessus du trafic intense de l’autoroute du soleil (A7, niveau col du Grand Boeuf) entretient avec ferveur la tradition des feux de la Saint-Jean*. A proximité de la Tour d’Albon, du Château de Mantailles et du grand vitrail de Saint-Martin, Saint-Philibert possède son propre trésor patrimonial : une charmante ancienne église** paroissiale, entourée de son cimetière, témoignant de plusieurs siècles de présence chrétienne. Depuis la vallée du Bancel ou depuis Boresse, une petite route permet d’y accéder. De son parvis, nous voyons au loin les six éoliennes tentant de transformer en énergie tantôt les vents du Nord, tantôt ceux du Sud. Les derniers villageois préservent vivant autant que possible tout cet héritage. Rendez-vous le Samedi 29 Juin à partir de 18h30.

**L’église Saint-Philibert d’Albon

L’église Saint-Philibert d’Albon et son prieuré ont été construit au 11e siècle par des moines venus de Tournus (Saône-et-Loire ; Bourgogne). Elle se compose d’une nef à deux travées, abside semi-circulaire et d’un porche roman plein cintre surmonté d’un vitrail et d’une arcade recevant la cloche. En 1230 elle est agrandit d’une travée et d’une abside gothique flamboyant. Les moines qui l’ont desservies jusqu’au 13e siècle, avant d’en laisser le service au clergé séculier, y avaient déposé le coeur de Saint-Philibert (aristocrate mérovingien ; fêté le 20 août). De nombreux pèlerinages ont eu lieu jusqu’en 1562, date à laquelle les troupes du capitaine François de Beaumont, dit baron des Adrets (1512-1587), n’ayant trouvé cette relique, détruisirent la presque totalité de l’église. Reconstruite sommairement au début du 17e siècle, avec côté sud, la chapelle Notre Dame de Pitié, elle n’a jamais retrouvé son architecture du 16e siècle.

*Feux de la Saint-Jean

Les feux de la Saint-Jean sont une tradition célébrée le 24 juin pour marquer le solstice d’été, moment où la durée du jour est la plus longue et celle de la nuit la plus courte de l’année. Le soleil y atteint son point le plus septentrional dans le ciel, directement au-dessus du tropique du Cancer. Les feux de la Saint-Jean sont allumés dans de nombreuses régions d’Europe, symbolisant le soleil à son apogée et invoquant sa bénédiction pour les récoltes à venir. Ils représentent la lumière, la purification et la protection, et sont associés à la fertilité et à la prospérité, croyant que le feu éloigne les mauvais esprits et bénit les terres agricoles. Autour des feux, des danses et des chants sont souvent organisés, renforçant le sens communautaire et festif de l’événement. Il est coutume de sauter par-dessus les flammes ou les braises pour se purifier et se porter chance. Ce jour (24 Juin) est également la fête de la nativité de Saint Jean-Baptiste dans le calendrier chrétien, en symétrie calendaire à la nativité du christ le 25 Décembre (Noël).

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